Benji Davies, auteur-illustrateur britannique, publie « Capitaine Papy » en 2015, c’est son deuxième livre pour enfants. Je vous recommande vivement d’aller faire un tour sur son site ou sa page facebook!

Capitaine Papy de Benjamin Davies chronique littéraire livre pour enfants littérature jeunesse couverture Benji Davies O. Carol

 

L’histoire

Tim adore son grand-père, qui le lui rend bien. Un jour, lors d’une visite, son grand-père lui demande de l’accompagner au grenier, il a quelque chose à lui montrer. Sous un drap, une lourde porte d’acier et derrière la porte… un océan ! Tim et son papy prennent la mer sur un énorme paquebot et jettent l’ancre sur une île paradisiaque, peuplée d’animaux, de cascades d’eau et de végétation colorée. Papy annonce alors à Tim qu’il ne rentrera pas avec lui à la maison. Il restera sur l’île. Tim rentre seul, triste de quitter son capitaine Papy. Le voyage est long et difficile, mais Tim tient bon. Lorsqu’il retourne chez son grand-père le lendemain, « Rien n’a bougé, c’est toujours comme avant. Sauf que Grand-Père n’est plus là. » Soudain, on frappe à la lucarne du grenier : un toucan vient de déposer une lettre sur le rebord de la fenêtre…

Capitaine Papay, 4ème de couverture Benji Davies O. Carol Milan livre pour enfants

Un beau livre, très réconfortant, qui montre combien ceux que l’on aime restent proches, même quand ils ont dû partir… très loin. (4ème de couverture)

Ce livre aborde la mort de manière très imagée et poétique. Pas une seule fois le mot « mort » n’est prononcé dans le texte. La mort est représentée comme un long voyage, avec une belle destination (l’île). L’unique moment plus « sombre » est le retour de Tim, seul, sur l’océan mouvementé, mais il garde le cap. Et lorsqu’il se rend chez son Grand-Père le jour suivant, malgré l’absence, il réalise rapidement que son Papy est toujours présent et près de lui et que cela ne changera jamais.

Un récit allégorique qui aidera
les enfants qui ont perdu un proche

Certains enfants ne comprendront peut-être pas l’allusion à la mort car même si la vieillesse est représentée (le grand-père a une canne, porte un pantalon de pyjama et des pantoufles alors qu’il embarque pour une grande expédition,…), comme l’explique Davies, la mort reste une sorte de « non-dit » tout au long de l’histoire entre les personnages. Mais les enfants (en tout cas ici ce fut le cas) auront envie de relire le livre car la fin est ouverte et ils se poseront probablement beaucoup de questions : pourquoi la lourde porte d’acier a-t-elle disparu du grenier ? Comment la maison du grand-père s’est-elle transformée en bateau et la ville en océan ? Pourquoi le grand-père est-il resté sur l’île ? Et que fait-il sur l’île ?

Entre réel et fantastique

Et c’est probablement une des raisons pour lesquelles j’ai tellement aimé ce livre (outre le graphisme que j’adore) : la fin de l’histoire est ouverte et la frontière entre le réel et le fantastique est floue. A la relecture, on se rend compte que les deux mondes se superposent et s’entremêlent dès le début à travers des indices glissés dans les illustrations (par ici pour plus de détails sur ces indices). A son retour de voyage, le petit garçon se rend compte que la lourde « porte en acier a disparu, comme si elle n’avait jamais existé », comme si il avait tout imaginé. Mais c’est à ce moment-là que l’oiseau tropical apporte une lettre qui vient de loin. Les deux mondes qui semblaient si lointains se rejoignent et cela ouvre les possibilités…

Benji Davies author … et de chouettes discussions ! Les parents pourront demander à leur(s) enfant(s) ce qu’ils pensent qui est arrivé au Grand-Père, pourquoi il a décidé de rester sur l’île, et ainsi aborder un sujet douloureux de manière, non pas légère, mais réconfortante.

Benji Davies travaille aussi dans l’animation, vous pouvez découvrir cette courte vidéo présentant le livre.

Editions Milan, 2015. 40 pages.

Dès 3 ans.

(titre original : « Grandad’s Island »)

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